La rue se promène dans les hommes,
Les ratures effacent la gomme
La table se cache sous le chat
La caserne s’ennuie dans le soldat ;
Le pont passe sur la petite fille,
Le cocon tisse sa chenille ;
La lande broute le mouton,
Le jardin pousse dans l’oignon ;
Le poème fait naître un poète,
Le marathon gagne un athlète ;
La mer prend le bateau,
Le sable marche sur le chameau
La salle d’attente ronfle dans le poêle,
Le grand jour éclate au scandale ;
Le cheval pique le flanc du taon,
Un arbre déracine l’ouragan ;
La vache trait la fermière,
Le proverbe roule dans la pierre ;
La ruche quitte enfin l’essaim
Le jet d’eau s’orne d’un bassin ;
Les billets vérifient le contrôleur,
Demain sera pour le bonheur.
William Brighty Rands
Mise en arbres d’échos
Ne cherche
aucune issue,
contente-toi de respirer.
Etre présent,
rendre présent le seuil
ou le bord des falaises.
Un jour entier
sur la terrasse,
transmettre,
agrandir le matin.
Il n'y a de secret
que l'origine,
l'offrande, la frondaison.
Pierre Dhainaut
ce poème est extrait du site
http://supervielle.univers.free.fr/poeme_dhainaut.htm
Dominique Sorrente poète, propose http://www.scriptorium-marseille.fr/
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Pour que les jours ne soient pas seulement brefs
Parce que vivre est vraiment nécessaire
et ce que nous faisons n’est qu’un passage
entre la beauté et l’ennui,
il faut reconnaître nos faiblesses:
ce qui est vraiment nécessaire c’est de vivre,
le reste n’est qu’invention de poètes.
Le reste - la poésie et la mort, la quiétude
et l’abandon - c’est ce qu’invente l’oisiveté
pour que les jours ne soient pas seulement brefs
pour que les jours ne soient pas seulement brefs.
(Antonio Brasileiro, Antologia poética, 1996)
« Antonio Brasileiro (1944)
extrait de Panorama de la poésie brésilienne, les poètes bahianais, des modernes aux contemporains
par Aleilton Fonseca sur le site « revues plurielles »
http://www.revues-plurielles.org/_uploads/pdf/17_17_3.pdf
ECOUTER
Ecouter les ombres !
Ecouter les herbes !
Ecouter les arbres !
Ecouter les hommes !
Pour que ce qui croît !
et que ce qui crie !
s’écrive
Alain Boudet
Edition le printemps des poètes 2015 :
L’insurrection poétique
CÉRÉMONIE DU TROTTOIR
Le balayeur du dimanche
est celui qui ne ramasse plus les feuilles
et les feuilles ne sont pas mécontentes
d’avoir une journée de repos
pour s’allonger sur le dos
sur le tapis d’or d’octobre,
et la pelle du lundi
n’est pas mécontente, non plus,
de rester muette à sa place
bien au chaud dans son abri
en attendant sa tournée de pluie,
et le balayeur du dimanche
n’est pas fâché
que tout ce petit monde
prenne le temps de s’arrêter
pour regarder passer
le vol somptueux des oies blanches.
Dominique Sorrente
Edition le printemps des poètes 2015 :
L’insurrection poétique
Rien ne sert de courir
Un grain de blé s’envola
en l’air loin de l’aire
un grain de blé voyagea
parcourant la terre entière
un oiseau qui l’avala
traversa l’Atlantique
et brusquement le rejeta
au-dessus du Mexique
un autre oiseau qui l’avala
traversa le Pacifique
et brusquement le rejeta
au-dessus de la Chine
traversant bien des rizières
traversant bien des deltas
traversant bien des rivières
traversant bien des toundras
dans son pays il revint
brisé par tant d’aventures
et pour finir il devint
un tout petit tas de farine
Pas la peine de tant courir
pour suivre la loi commune
● Raymond Queneau, in Battre la campagne (1968),
© Éditions Gallimard, 1981, coll. Poésie.
source : http://www.reseau-canope.fr/tdc/fileadmin/docs/tdc_991_poesie/fiche_pedagogique_ecole.pdf
la corneille loin déjà
après son dernier cri
de l’arbre givré
pour NaHaiWrimo, Février en Haîku
https://www.facebook.com/nahaiwrimoenfrancais
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Ce vieux moulin
tout près à vol d’oiseau
- long sentier d’hiver
Pour NaHaiWriMo en français – Un haïku par jour pendant Février 2015
L’arbre
Perdu au milieu de la ville,
L’arbre tout seul, à quoi sert-il ?
Les parkings, c’est pour stationner,
Les camions pour embouteiller,
Les motos pour pétarader,
Les vélos pour se faufiler.
L’arbre tout seul à quoi sert-il ?
Les télés, c’est pour regarder,
Les transistors pour écouter,
Les murs pour la publicité,
Les magasins pour acheter.
L’arbre tout seul à quoi sert-il ?
Les maisons, c’est pour habiter,
Les bétons pour embétonner,
Les néons pour illuminer,
Les feux rouges pour traverser.
L’arbre tout seul à quoi sert-il ?
Les ascenseurs, c’est pour grimper,
Les Présidents pour présider,
Les montres pour se dépêcher,
Les mercredis pour s’amuser
L’arbre tout seul à quoi sert-il ?
Il suffit de le demander
À l’oiseau qui chante à la cime.
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