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9 juin 2006 5 09 /06 /juin /2006 17:40

9 fois 9 choses que l'on dit de Mogador

Alberto Ruy-Sanchez

Coup de coeur pour ce roman  paru aux éditions  : Les Allusifs.

L'écrivain mexicain ébloui par la cité marocaine, en fait la métaphore de la

femme et du désir.

Extrait  :

 

Elle ne lui en dit rien à ce moment-là, mais les couleurs du couchant lui rappellent l’origine lointaine de la ville, quand les îles qui la bordent ont été appelées les Purpuraires. L’histoire écrite de Mogador est en effet très ancienne. Elle remonte à plusieurs siècles avant notre ère, quand les Phéniciens, avec l’alphabet de leur invention, se sont établis dans l’île atlantique de Mogador. C’est pourquoi certains poètes disent que la ville a l’âge de l’écriture et qu’elle dessine avec ses murailles une lettre supplétive de cet alphabet originel restée, flottante, à l’horizon ou à la dérive.

 

            C’est le port phénicien le plus éloigné de Carthage que les archéologues aient découvert en direction de l’ouest, comme en témoignent diverses très belles  pièces de céramique récemment exhumées. Elles portent sur leurs flancs, écrites en caractères puniques certaines des histoires mogadoriennes  que l’on peut encore entendre sur la Grand’Place, également connue comme sous le nom de place de la Conque.

 

            C’est un coquillage littoral abondant qui a fait la fortune de la ville dans ce qui était alors le monde connu. Le Murex brandaris secrète un liquide avec lequel on colorait, avant l’invention des teintures artificielles les étoffes les plus précieuses. Les Phéniciens ont trouvé là, en sus d’un beau séjour, un colorant naturel dont la valeur était alors vingt fois supérieure à celle de l’or, comme le précise Aristote.

Pendant de nombreux siècles, seuls les empereurs ont pu revêtir la pourpre. On dit qu’un immense chapeau de cette couleur ondoyait sur la partie la plus ancienne de la muraille du port, luxe extravagant et intempestif.   

 

            Quelques siècles plus tard, les Romains ont fait circuler dans leur empire un livre dont les rares copies étaient tellement usées et avaient passé par de si nombreuses mains qu’aucune n’est parvenue jusqu’à nous. Ils l’avaient intitulé De Re Mogadoriana, ce qui peut être rendu par Des choses de Mogador.

On suppose que ce livre, également connu sous le titre de Traité de l’étonnement, a exercé une influence fondamentale sur l’œuvre de Lucius Apulée. Ce grand voyageur né en Afrique du Nord, et qui finit par s’établir à Carthage, est l’auteur de deux livres très mogadoriens, lDe la magie et, surtout, L’Ane d’or ou les métamorphoses, lesquels, soutient-on ont à leur tour influencé,  un bon millier d’années plus tard, aussi bien Cervantès que Boccace. On peut donc dire qu’il y a dans l’imagination de ces dernièrs une légère poussière de Mogador.

 

 

Anciennement appelée Amogdul (la bien gardée) en Berbère, Mogdura en portugais, Mogadur en espagnol et Mogador en français, Essaouira (la bien dessinée) est une ville portuaire du Maroc sur la côte atlantique

http://fr.wikipedia.org/wiki/Essaouira

 

 Alice

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9 juin 2006 5 09 /06 /juin /2006 14:49

 

"Je n'ai pas lu ce livre, mais cela ne m'empèche pas d'avoir une opinion !"

Pierre Desproges

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9 juin 2006 5 09 /06 /juin /2006 14:37

Le nom de la Campanule vient du latin Campanula (clochette). Cette fleur appartient à la famille des Campanulacées. Corolle en cinq lobes, cinq étamines, pistil à cinq dents, tout va par cinq sur cette fleur. Il en existe des bleues, des violettes.

 

Pour en savoir plus sur les fleurs et les insectes, visitez le blog d'Yves Lafont, qui propose de très belles photos.

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31 mai 2006 3 31 /05 /mai /2006 20:09

Amora aime les canaris. Normal, c’est un chat !

 

Oui mais un chat poétique !

 

Au petit matin, aplati devant la cage, Amora se rétrécit. L’oiseau ne se soucie pas de lui, sautille de barre en barre, vole jusqu’au sommet de la cage, vient picorer le millet. Le chat est content, il se fait oublier, ainsi peut-il déguster à son aise sa proie à distance, mesurer son embonpoint, son appétit,  comme il est gourmand pense-t-il ?

 

Bientôt Amora s’étire voluptueusement. C’est l’heure du jeu ! à la bonne heure, l’oiseau peu méfiant, se frotte contre les barreaux. Amora s’assoit, rêve, ses yeux jaunes d’or musardent autour de la nuque de l’imprudent. Aucun signe de sa part ne laisse percevoir son tremblement intérieur. Le vertige le saisit quand il croise le regard incrédule de l’oiseau. La tête délicieuse de celui-ci tressaille devant le regard perçant.

 

Amora est un beau chat persan. Sa robe est comme une pente enneigée d’ombres grises et bleutées. Devant lui, ce beau soleil jaune du matin lui réchauffe le cœur. Nonchalamment, sa

patte vient effleurer la petite boule jaune. D’un saut vif, l’oiseau s’écarte de la patte mortelle. Amora est agacé.

 

Il complote juste pour voir si l’oiseau le reconnaît comme un ami ou un ennemi, à lui de choisir…D’ailleurs son maître l’a bien dressé et ne lui permet pas d’attaquer l’oiseau. Dès qu’il bouge, pan ! il a droit au sermon. Amora n’aime pas les sermons, il aime sa liberté d’agir. Maintenant, il ronronne sous le rayon du soleil qui l’enveloppe. L’oiseau chante plus fort !

 

Amora pousse un miaulement rauque. L’oiseau lâche sa note en plein milieu et préfère se livrer à sa toilette, s’asperge d’eau et ébouriffe ses plumes. Le chat apprécie le gestuel de l’oiseau en fin connaisseur. Brusquement une grosse faim le fait tressaillir. Amora se ramasse et d’une détente, croque la souris blanche qui ce jour-là quitta sa retraite, le prenant pour un ami.

 Alice

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23 mai 2006 2 23 /05 /mai /2006 11:12

"Je pardonne à tous mes amis, mais j'en ai la liste"

Jean-Jacques Sempé

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22 mai 2006 1 22 /05 /mai /2006 15:07


La Seine à Rouen La Seine à Rouen par Claude Monet en 1872
"Nous venions de sortir de Rouen et nous suivions au grand trot la route de Jumièges. La légère voiture filait, traversant les prairies ; puis le cheval se mit au pas pour monter la côte de Canteleu.
C'est là un horizon les plus magnifiques qui soitent au monde. Derrière nous Rouen, la ville aux églises, aux clochers gothiques, travaillés comme des bibelots d'ivoire ; en face, Saint-Sever, le faubourg aux manufactures, qui dresse ses mille cheminées fumantes sur le grand ciel vis-à-vis des mille clochetons sacrés de la vieille cité.
Ici la flèche de la cathédrale, le plus haut sommet des monuments humains ; et là-bas, la "Pompe à feu" de la "Foudre", sa rivale presque aussi démesurée, et qui passe d'un mètre la plus géante des pyramide d'Égypte.
Devant nous la Seine se déroulait, ondulante, semée d'îles, bordée à droite de blanches falaises que couronnait une forêt, à gauche de prairies immenses qu'une autre forêt limitait, là-bas, tout là-bas.
De place en place, des grands navires à l'ancre le long des berges du large fleuve. Trois énormes vapeurs s'en allaient, à la queue leu leu, vers Le Havre ; et un chapelet de bâtiments, formé d'un trois-mâts, de deux goélettes et d'un brick, remontait vers Rouen, traîné par un petit remorqueur vomissant un nuage de fumée noire."
 
Emma Bovary - Gustave Flaubert

 

 

Après l'extrait du roman de Flaubert, et de sa chère Emma... je vous invite à franchir la passerelle vers le récit biographique de ma famille.

 

 

 

 

 

La ville de Rouen est un berceau pour développer les cris.

 

 

 

Alice a une vie rituelle. Elever ses trois enfants ne se fait pas sans mal. Parmi la multitude de tâches de la vie ordinaire, elle déteste comme ce matin, monter au grenier pour étendre les lourds draps et puis les redescendre plus tard pour le repassage. Son mari a la corvée du charbon tous les jours. Des allers-retours à la cave avec les seaux de charbons ponctuent ses fins de journée.

 

 

 

A Calais, elle restait toute la journée à l’intérieur, assise près de la fenêtre avec sa pièce de dentelle. A Rouen, elle retrouve sa place près de la fenêtre, quand elle en a fini des travaux domestiques, de la comptabilité, des rendez-vous chez les clients pour établir les devis.

 

 

 

Les bruits de la rue commerçante accompagnent ses points de broderie le soir.

 

 

 

Comme tous les jours, elle descend à onze heures pour faire ses courses, le son des cloches ouvre son départ.

 

 

 

Dans le quartier de la Basse Vieille ville, les marchands de draps s’affairent auprès de leurs clientes. En marchant le long des maisons aux pans de bois, Alice réfléchit au patron de la veste qu’elle veut dessiner sur ce beau drap bleu.

 

Martelant les pavés de son pas vif, elle entre dans les allées colorées du marché, où elle choisit de belles tomates. Sur la place du Marché aux fleurs, elle ne manque pas de tourner la tête vers la statue de Flaubert qui lui donne chaque jour un sourire amical.

 

 Les aiguilles de la cathédrale menacent les nuages ce matin-là, et elle se hâte d’entrer chez le boucher. Sous les coups répétés, les morceaux d’osso-buco s’alignent, Alice en prend deux de plus, car son  mari développe un solide appétit.

 

 Elle  achète des places pour emmener les enfants au cirque Rancy, elle leur dira ce soir, et se réjouit de leurs joies.

 

 En bas de la rue Jeanne d’Arc, la Seine a  sa teinte gris bleu habituelle. Les cargos énormes rangés près du quai se reposent des longues traversées.

 

Alice n’a jamais voyagé à l’étranger. Mais elle vit avec un étranger. L’accent italien, les maladresses de langage, lui rappelle sans cesse l’homme d’ailleurs. Et puis , il lui raconte les montagnes du Tessin, les maisons aux toits de pierre, la rivière où il se baignait et péchait.

 

 

 

Elle avait aimé tout de suite cette grande famille. Elle ne les connaissait pas,  mais tous  témoignaient de l’amitié pour elle et ses enfants.

 

 

 

A Noël, les chocolats de Suisse, étaient dégustés avec vénération plus pour ceux qui les lui avaient adressés que pour la friandise.

 

 

Les cloches de la cathédrale sonnent les douze coups,  il est temps de rentrer.

 

 

 

 Alice

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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22 mai 2006 1 22 /05 /mai /2006 14:53

 

 

 Ortolan

Sur le boulevard des Ortolans, c’est un trafic intense d’oiseaux multicolores. Les oiseaux se sont regroupés ici, on ne sait pourquoi. Est-ce les noisetiers et la compagnie des écureuils qui les attirent, nul ne le sait. Ils se promènent, jacassent, croassent, lancent quelques trilles, se pavanent, se dandinent, sautillent pour certains.

 

Sur le boulevard des Trompettes de la mort, c’est différent.  Lieu de rendez-vous de tous les  insectes. C’est un immense concert de frottements d’ailes,  de bourdonnements, seul le chant d’un grillon dépare parfois cette danse macabre. Le nuage gris noir,  brillant,  virevolte , tourbillonne, étourdit celui qui s’égare.

 

Au croisement des deux voies, la rencontre des uns et des autres compliquent quelque peu leur train-train quotidien. Ce n’est pas une histoire d’amour qui se joue là !

Les uns volent dans les plumes des autres, tandis que les autres s’exercent à des piqués et loopings en gobant tout ce qu’ils trouvent sur leur route !

 

Au centre de la ville,  place de la Fontaine, l’eau claire et transparente entoure Le Héron, une fort belle sculpture. Les poissons rouges se dorent au soleil, puis reprennent des courses poursuites.

 

Dans les maisons autour, le lion, le renard, le rat, vaquent à leurs occupations.

 

Trois heures s’égrènent. Une journée pareille aux autres dans cette ville méridionale..

 

Alice

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17 mai 2006 3 17 /05 /mai /2006 12:06

 

Ce matin, je vous envoie un de mes textes qui a eu la chance d'être sélectionné et donc publié, toujours dans le cadre d'atelier d'écriture sur internet.

Cà fait toujours très plaisir.

Bonne lecture, n'hésitez pas à commenter  les articles du  blog, je serai heureuse de vous répondre :-)

 

http://laurencedsm.pageslibres.net/p301.php?t=76&m=76

 

 

 Pour voir les autres textes et le thème de cette proposition :

 

http://laurencedsm.pageslibres.net/p300.php

 

 

Alice

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16 mai 2006 2 16 /05 /mai /2006 11:41

 

 

Sur le site de remue.net , lieu passionnant dédié à la littérature, on peut retrouver

Philippe Berthaut  qui, écrit un nouveau livre sur la conduite des ateliers d'écriture :

son titre "Chaufferie de la langue"

http://www.remue.net/article.php3?id_article=753

 

 

Alice

 

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12 mai 2006 5 12 /05 /mai /2006 15:34

 

Atelier d'écriture d'improvisation

Pour y participer, s'inscrire au groupe :

    http://fr.groups.yahoo.com/group/alpha-impro/

Le fonctionnement est le suivant :

Chaque semane, on avance d'une lettre dans l'alphabet, et un mot est choisi par un membre du groupe.

Sur ce mot, 30 mn d'écriture improvisée d'un premier jet. Une relecture et le tour est joué :-)

Cette semaine : le mot est ORTOLAN, faites le vivre comme bon vous semble !

 

Alice

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