Pour la proposition de Juliette sur Papier Libre
Il y avait quelque chose d’indécent dans cette exposition de l’immeuble à ventre ouvert qui s’offrait dans la froidure aux yeux de tous.
Il ne suffisait pas que le vent arrache les papiers peints fleuris du séjour déchiqueté, qu'il pleuve dans la chambre dénudée, que les oiseaux trouvent un perchoir dans la cuisine décharnée, un immense désarroi me prenait au corps devant la désormais errance de l’appartement livré aux quatre vents.
J’aurai aimé garder une trace des jours lointains où j’entendais le tic-tac rassurant de l’horloge dans la salle à manger, les gazouillis de l’oiseau près de la fenêtre, où le soir, je m’émerveillais avec les livres de contes, dans ma chambre habillée de lumière tamisée, où j’humais avec délice, la bonne odeur de tarte aux pommes dès le corridor menant à la cuisine ordonnée.
J’aurai aimé garder au chaud le souvenir de ces jours.
Alice – 8 novembre 2011