Le château d'eau, a bercé mon enfance, c'était l'époque de l'aménagement de l'eau courante dans les villes, la construction
des châteaux d'eaux.
Et pourtant, le château d'eau reste insignifiant à nos yeux, lorsque nous parcourons les routes.
J'ai donc une affection particulière pour ce livre de
Jean-Yves Jouannais," Prolégomènes à tout château d'eau"
publié par Inventaire-Invention
Voici un extrait :
Oeil (des châteaux d'eau)
Dans deux tableaux de Edward Hopper, des personnages, las, seuls, mélancoliques, de leur intérieur, regardent la vile à travers une fenêtre. Cette fenêtre est bien sûr un nouveau tableau. Et le sujet de ce second tableau n'est pas vraiment la ville, c'est dans les deux cas, un château d'eau, l'un de ces water tanks qui vivent et prospèrent comme une espèce à part entière, relevant d'un règne particulier, sur les toits des villes américaines. Ces peintures ont pour titre Office in a Small City (1953) et Morning Sun (1952). La logique veut que lorsque la perspective est inversée, lorsque les personnages sont vus à l'intérieur de leur appartement et que le regard extérieur, urbain, est en légère plongée, ce soit cette fois le château d'eau qui les observe. C'est le cas de Night Windows (1928). Plus généralement, peignant la ville, The City (1927), Et Palacio (1946), Edward Hopper choisit toujours le point de vue du château d'eau.
Alice