23 avril 2008
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C'est le temps du tango,
Sur le fond jaune du soleil couchant,
Les danseurs gravent le sol à en perdre l'âme.
Au son des pas glissés, au froissement des étoffes,
Se creusent les désirs de la foule grave et fervente.
De figures austères aux figures lascives,
Les corps enlacés tissent leurs souvenirs,
Se mèlent à leurs peaux, odeurs chaudes et lentes.
Sous le faisceau des projecteurs,
Brillent les estrellas,
Robe chatoyante collée à la ligne noire de l'homme.
- Tes pas s'accordent aux miens,
Répression politique, exil,
Tu me serres plus fort,
Nos bras s'arrondissent, nos jambes s'étirent,
Ta peine s'estompe, liberté retrouvée.
Je tourne sur moi-même, tu improvises,
Ralentis la marche, je m'éloigne,
Un mal délicieux s'empare de l'espace
Entre nos deux corps, une respiration.
Dans l'allégresse, tu m'attires avec hardiesse,
J'exécute des prouesses au bout de tes doigts.
Le bandonéon pleure, grave, mélancolique,
Tu pleures ta mère, tes aieux.
Loin de toi, je t'attends, te désire,
Tu reviens à petits pas, d'un geste passionné,
M'offre à me cambrer.
Dire le tango
http://www.erudit.org/revue/ETUDFR/1981/v17/n3-4/036745ar.pdf
Alice