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8 février 2008 5 08 /02 /février /2008 18:07

Le château d'eau, a bercé mon enfance, c'était l'époque de l'aménagement de l'eau courante dans les villes, la construction
des châteaux d'eaux.

Et pourtant, le château d'eau reste insignifiant à nos yeux, lorsque nous parcourons les routes.

J'ai donc une affection particulière pour ce livre de
Jean-Yves Jouannais," Prolégomènes à tout château d'eau"
publié par
Inventaire-Invention

Voici un extrait :

Oeil (des châteaux d'eau)

Dans deux tableaux de Edward Hopper, des personnages, las, seuls, mélancoliques, de leur intérieur, regardent la vile à travers une fenêtre. Cette fenêtre est bien sûr un nouveau tableau. Et le sujet de ce second tableau n'est pas vraiment la ville, c'est dans les deux cas, un château d'eau, l'un de ces water tanks qui vivent et prospèrent comme une espèce à part entière, relevant d'un règne particulier, sur les toits des villes américaines. Ces peintures ont pour titre Office in a Small City (1953) et Morning Sun (1952). La logique veut que lorsque la perspective est inversée, lorsque les personnages sont vus à l'intérieur de leur appartement et que le regard extérieur, urbain, est en légère plongée, ce soit cette fois le château d'eau qui les observe. C'est le cas  de Night Windows (1928). Plus généralement, peignant la ville, The City (1927), Et Palacio (1946), Edward Hopper choisit toujours le point de vue du château d'eau.



Alice

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8 décembre 2007 6 08 /12 /décembre /2007 15:08

 

 

Carson Mac Cullers  (1917-1967) achève son manuscrit en 1939, publié en 194O, c'est un succès immédiat.

 

Résumé de l'histoire :

5 personnages cherchent un moyen de s'exprimer et de s'unir en esprit avec quelque chose qui les dépasse. L'un des personnages est sourt-muet. C'est autour de lui que s'ordonne le livre. Poussés par leur propre solitude, les quatre autres personnages découvrent en lui une sorte de supériorité mystique, et ils en font leur idéal. Du fait de son infirmité, Singer garde quelque chose de flou, d'imprécis.

Ses amis peuvent donc lui attribuer toutes les qualités qu'ils souhaitent lui voir. Son silence inaltéable a une force d'attraction irrésistible. On peut mettre en parallèle le lien qui unit les quatre personnages à Singer et celui qui unit Singer à son ami sourd-muet Antonapoulos. Seul Singer est capable de découvrir chez Antonapoulos un peu de sagesse et de dignité.  Singer est enitièrement submergé par cet amour. Pourtant les quatre amis de Singer ignorent tout d'Antonapoulos. L'ironie de cette situation grandit lentement et plus le livre progresse, plus elle devient évidente.

"Ils partageaient l'étage d'une petite maison à proximité du quartier commerçant de la ville. Il comprenait deux pièces. Antonapoulos préparait leurs repas sur le fourneau de la cuisine. Les chaises de cuisine droites, simples, servaient à Singer, et le sofa rembourré à Antonapoulos. La chambre était essentiellement meublée d'un vaste lit double couvert d'un édredon pour le gros Grec, et d'un étroit lit de fer pour Singer.

Le dîner durait longtemps parce que Antonapoulos aimait manager et qu'il était très lent. Après le repas, le gros Grec s'étendait sur le sofa et se passait longuement la langue sur chaque dent, par délicatesse, ou pour garder la saveur des ailiments -tandis que Singer lavait la vaisselle.

Le soir, les muets jouaient parfois aux échecs. Singer avait toujours beaucoup apprécié ce jeu et, des années auparavant, il avait essayé de l'apprendre à Antonapoulos. Au début, son ami ne s'intéressa guère aux manoeuvres des diiférentes pièces sur l'échiquier. Puis Singer se mit à cacher sous la table une bonne bouteille qu'll sortait à la fin de chaque leçon. Le Grec ne se fit jamais aux mouvements fantasques des cavaliers ni à l'irrésistible mobilité des reines, mais il retint quelques coups d'ouverture. Il préfèrait les blancs et refusait de jouer quand on lui donnait les noirs. Après les premiers coups, Singer poursuivait la partie tout seul sous le regard assoupi de son ami."

 

Les deux personnages  rappellent un autre tandem célèbre du cinéma.

 

 

 Carson Mac Cullers, Le coeur est un chasseur solitaire - La Cosmopolite - Stock

Alice

 

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30 août 2007 4 30 /08 /août /2007 15:59

 

 

Drame nocturne

En silence, la Nuit d'été s'avance, solitaire et bleue, à travers les ténèbres de la haute forêt.

Elle répand l'argent sur le sentier veiné par les racines.

Elle murmure. Elle dit aux fleurs tremblantes des contes de paix et de bonheur. Et, parmi le bruissement familier des ramures, sa voix résonne douce comme le son des cloches d'un village le dimanche.

Les fleurs écoutent énivrées.

Elles redressent leurs têtes penchées pour, avec gratitude, plonger leur regard dans les yeux pers de la Nuit grave...

 Et les oiseaux tressaillent dans leur sommeil, bénis par la déesse qui dispense les songes. Partout règne la paix...

Aussi paisible que le petit coeur de l'enfant innocent aux yeux clairs, s'étend le monde infini de la Nuit...

Mais là, gigantesque, grise, une levée de terre coupe la forêt.

Sur la meurtrissure de ce remblai glissent deux serpents luisants.

Rainer Maria Rilke  - Serpents d'argent -  Edition Desjonquères

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29 juillet 2007 7 29 /07 /juillet /2007 16:24

 

 

 De Moon Palace de Paul Auster, je vous livre cette belle phrase

sur la communication entre individus.

 

 

 

« Comme me l'avait un jour lointain expliqué oncle Victor, une conversation ressemble à un échange de balles. Un bon partenaire vous envoie la balle droit dans le gant, de sorte qu'il vous est presque impossible de la rater ; quand c'est à lui de recevoir, il rattrape tout ce qui arrive de son côté, même les coups les plus erratiques et les plus incompétents. »

 

 

 

Moon Palace  - Paul Auster

 

http://meslectures.over-blog.com/article-410483.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Auster

 

 

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18 avril 2007 3 18 /04 /avril /2007 08:29

 

 

 

Col noir, robe grise, deux tourterelles qui marchent à petits pas dans le jardin : deux religieuses de Port-Royal s'entretenant avec leur maître céleste.

 

Christian BOBIN - Une bibliothèque de nuages -  Editions Lettres Vives

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5 mars 2007 1 05 /03 /mars /2007 15:50

Didier Mény vit en Côte d'or. Joséphine est son premier récit publié  par les éditions L'Escarbille .

A travers de courts fragments, Didier Mény raconte les souvenirs d'enfance. Par petites touches, il nous parle des peurs, des séparations, de tout ce qu'un enfant porte en lui avant de partir.

Morceau choisi

C'est étrange un homme, ça n'arrive pas à se débarasser du petit. Ca emporte son moi petit partout avec lui. Toujours. Quand ça a mal, quand ça a peur, quand ça meurt, c'est lui qui appelle. Même grand un homme, même vieux un homme, même quand ça aime ou autre chose encore, ça traîne son moi petit. Comme un enfant sa peluche. Dehors c'est vieux, la peau est lâche et tachée, les gestes maladroits et dedans il a encore cette vie d'avant qui ne veut pas partir. Cette petitesse qui se prolonge et qui s'est arrêtée de grandir. Un homme ça trébuche sans cesse entre la fatigue d'un corps qui s'use et la fragilité d'un enfant apeuré. Et le cheval qui tourne, qui monte et qui descend.

La maison d'édition l'Escarbille consacre une collection à des premiers romans choisis avec beaucoup de soin.

BP92431 - 44324 Nantes Cedex 3

ed.escarbille@nantes.fr

 

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9 juin 2006 5 09 /06 /juin /2006 17:40

9 fois 9 choses que l'on dit de Mogador

Alberto Ruy-Sanchez

Coup de coeur pour ce roman  paru aux éditions  : Les Allusifs.

L'écrivain mexicain ébloui par la cité marocaine, en fait la métaphore de la

femme et du désir.

Extrait  :

 

Elle ne lui en dit rien à ce moment-là, mais les couleurs du couchant lui rappellent l’origine lointaine de la ville, quand les îles qui la bordent ont été appelées les Purpuraires. L’histoire écrite de Mogador est en effet très ancienne. Elle remonte à plusieurs siècles avant notre ère, quand les Phéniciens, avec l’alphabet de leur invention, se sont établis dans l’île atlantique de Mogador. C’est pourquoi certains poètes disent que la ville a l’âge de l’écriture et qu’elle dessine avec ses murailles une lettre supplétive de cet alphabet originel restée, flottante, à l’horizon ou à la dérive.

 

            C’est le port phénicien le plus éloigné de Carthage que les archéologues aient découvert en direction de l’ouest, comme en témoignent diverses très belles  pièces de céramique récemment exhumées. Elles portent sur leurs flancs, écrites en caractères puniques certaines des histoires mogadoriennes  que l’on peut encore entendre sur la Grand’Place, également connue comme sous le nom de place de la Conque.

 

            C’est un coquillage littoral abondant qui a fait la fortune de la ville dans ce qui était alors le monde connu. Le Murex brandaris secrète un liquide avec lequel on colorait, avant l’invention des teintures artificielles les étoffes les plus précieuses. Les Phéniciens ont trouvé là, en sus d’un beau séjour, un colorant naturel dont la valeur était alors vingt fois supérieure à celle de l’or, comme le précise Aristote.

Pendant de nombreux siècles, seuls les empereurs ont pu revêtir la pourpre. On dit qu’un immense chapeau de cette couleur ondoyait sur la partie la plus ancienne de la muraille du port, luxe extravagant et intempestif.   

 

            Quelques siècles plus tard, les Romains ont fait circuler dans leur empire un livre dont les rares copies étaient tellement usées et avaient passé par de si nombreuses mains qu’aucune n’est parvenue jusqu’à nous. Ils l’avaient intitulé De Re Mogadoriana, ce qui peut être rendu par Des choses de Mogador.

On suppose que ce livre, également connu sous le titre de Traité de l’étonnement, a exercé une influence fondamentale sur l’œuvre de Lucius Apulée. Ce grand voyageur né en Afrique du Nord, et qui finit par s’établir à Carthage, est l’auteur de deux livres très mogadoriens, lDe la magie et, surtout, L’Ane d’or ou les métamorphoses, lesquels, soutient-on ont à leur tour influencé,  un bon millier d’années plus tard, aussi bien Cervantès que Boccace. On peut donc dire qu’il y a dans l’imagination de ces dernièrs une légère poussière de Mogador.

 

 

Anciennement appelée Amogdul (la bien gardée) en Berbère, Mogdura en portugais, Mogadur en espagnol et Mogador en français, Essaouira (la bien dessinée) est une ville portuaire du Maroc sur la côte atlantique

http://fr.wikipedia.org/wiki/Essaouira

 

 Alice

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31 mars 2006 5 31 /03 /mars /2006 14:29

 

 

Nadine Satiat présente sur France Musique tous les lundis de 13 h à 13 h 40 son émission l'Atelier.

Dans la collection Grandes Biographies chez Flammarion, elle publie "Maupassant" un livre de près de 700 pages qui a reçu trois prix littéraires.

Docteur ès Lettres, spécialiste du XIXème siècle, Nadine Satiat est auteure de plusieurs ouvrages parmi lesquels une biographie  très remarquée de Balzac, "Balzac ou la fureur d'écrire" publiée chez Hachette-Littératures.

Nadine Satiat nous parle de Maupassant, lors de sa  rencontre avec le public dans le cadre d'un "Ecrivain dans la ville", organisée à Saumur le 23 mars 2206.

 Je reprends ici des extraits de l' article paru les 25 et 26 mars 2006  dans la Nouvelle République du Centre Ouest, Nadine Satiat  y est interwievée par Bertrand Gilet, journaliste.

- C'est en préparant une thèse sur la folie masculine que je me suis intéressée à Guy de Maupassant. J'ai découvert un gaillard plein de vie, sportif et coureur de jupons, et en même temps quelqu'un d'angoissé et de moral.

------Balzac et Maupassant ont un point commun : l e premier est mort l'année où le deuxième est né, en 1850. Et le premier écrit de Maupassant concerne les correspondances amoureuses de Balzac."

Nous sommes dans le XIXème siècle littéraire, considéré comme lugubre par Maupassant, homme d'abord discret devant ses maîtes en littérature : Flaubert, Zola, Tourgueniev.

"Maupassant a été marqué par la guerre de 1870, qui l'a fait devenir un homme. Et un écrivain. C'est lui qui le premier en France eut l'idée de publier régulièrement dans les journaux. "

-----L'auteur de Bel-Ami, Boule de Suif, Le Horla ne vécut que quarante-trois ans, proche de l'état de folie,après avoir croqué la vie, aimé les femmes, l'exercice physique, le sport , l'écriture. Un vrai personnage de légende : "C'était un romantique à la fois généreux et pessimiste, lui qui avait dit un jour à Flaubert que la vie était monotone comme.. le cul des femmes. Maupassant sentait que la vie lui échappait, qu'il sombrait dans la folie, et cela l'angoissait."

 


 

 

 

Vers 15-17 ans, Maupassant écrit des poèmes romantiques, il donne ses poèmes à Fanny, peu après il surprend Fanny à les lire auprès des autres et à en rire. Une des  sources  de ses désillusions qu'il cultive avec Schopenhauer, grand destructeur en désilusion en philosophie.

 

 

 

 Alice

 

 

 

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31 mars 2006 5 31 /03 /mars /2006 14:22

 

 

Conte de Guy de Maupassant publié pour la première fois sous le titre En canot en mars 1876 dans Le Bulletin français. L'Intransigeant illustré le publia sous son titre définitif le 26 juin 1891.

J'ai choisi deux extraits de cette nouvelle lue par Aurélien Wilk, jeune acteur,  à l'occasion de la rencontre-causerie animée par  Nadine Satiat,      écrivain, et Jean-Yves Clément, directeur littéraire de Livre et Vin, dans le cadre d'un "Ecrivain dans la ville" en prélude aux Journées nationales du Livre et du Vin.  

 

 

"Un soir, comme je revenais tout seul et assez fatigué, traînant péniblement mon gros bateau, un océan de douze pieds, dont je me servais toujours la nuit, je m'arrêtai quelques secondes pour reprendre haleine auprès de la pointe des roseaux, là-bas, deux cent mètres environ avant le pont du chemin de fer. Il faisait un temps magnifique ; la lune resplendissait, le fleuve brillait, l'air était calme et doux. Cette tranquilité me tenta ; je me dis qu'il ferait bien bon fumer une pipe en cet endroit. L'action suivit la pensée ; je saisis mon ancre et la jetai dans la rivière.

------

Cependant la rivière s'était peu à peu couverte d'un brouillard blanc très épais qui rampait sur l'eau fort bas, de sorte que, en me dressant debout, je ne voyais plus le fleuve, ni mes pieds, ni mon bateau, mais j'apercevais seulement les pointes des roseaux, puis, plus loin, la plaine toute pâle de la lumière de la lune avec de grandes taches noires qui montaient dans le ciel, formées par des groupes de peupliers d'Italie. J'étais comme enseveli jusqu'à la ceinture dans une nappe de coton d'une blancheur singulière, et il me venait des imaginations fantastiques. Je me figurais qu'on essayait de monter dans ma barque que je ne pouvais plus distinguer, et que la rivière, cachée par ce brouillard opaque, devait être pleine d'êtres étranges qui nageaient autour de moi. J'éprouvais un malaise horrible, j'avais les tempes serrées, mon coeur battait à m'étouffer ; et perdant la tête, je pensai à me sauver à la nage ; puis aussitôt cette idée me fit frissoner d'épouvante. Je me vis perdu, allant à l'aventure dans cette brume épaisse, me débattant au milieu des herbes et des roseaux que je ne pourrais éviter, râlant de peur, ne voyant pas la berge, ne retrouvant plus mon bateau, et il me semblait que je me sentirais tiré par les pieds tout au fond de cette eau noire."

 

 

 

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11 mars 2006 6 11 /03 /mars /2006 20:04

 

Alain Mabanckou, rappelle que la francophonie désigne non seulement des Lettres venues d'Ailleurs mais aussi des manières de voir le monde autrement.

 

Lors de sa conférence donnée à la Bibliothèque Nationale de France sur le thème de la francophonie, Alain Mabanckou, avec beaucoup d'humour décrit le parcours difficile de l'écrivain francophone :

 

"L'écrivain francophone vient au monde par le biais de la littérature française, cherche sa place dans la littérature francofrançaise... Pour y arriver, il doit montrer ses biceps dans l'arène des Lettres françaises, sinon il restera toujours le Rabelais tropical ! "

 

Alain Mabanckou est l'auteur d'African Pscho (éd. le Serpent à plumes, rééd. Points Seuil) et   de Verre cassé (éd. du Seuil, rééd. Points Seuil) Il enseigne aujourd'hui la littérature francophone aux Etats-Unis, à l'université du Michigan-Annn Arbor.

 

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