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26 octobre 2010 2 26 /10 /octobre /2010 19:25

 

Enfance est la première œuvre de Tolstoï, rédigée à 24 ans.  Tolstoï dans ce livre qui est une fiction se projette dans l’enfant de 10 ans, Nicolas Irteniev . A travers la vie de l’enfant que nous suivons dans une journée complète qui se déroule sur treize chapitres, nous découvrons les coutumes russes d’une famille aristocratique vivant à la campagne, puis pour les études des enfants,  se déplace à Moscou, où fêtes et bals se succèdent. Enfin, le décès de sa mère restée à la campagne, verra le retour de la famille .

Tolstoï étudie l’univers spirituel de l’enfant et son développement psychologique. Un sujet qui lui tient à cœur puisqu’il ouvrira une école pour les enfants des paysans de son domaine et créera des méthodes éducatives adaptées à leur société.

L’écrivain écrira des livres étroitement  liés à sa vie en Russie : les guerres, les conflits entre les propriétaires et paysans, Il y dénonce l’artifice des conventions qui régissent les classes privilégiées. Après son mariage avec Sophie Behr, il entame les grands romans Guerre et Paix, achevé en 1869, puis Anna karénine (1873-1877). Tolstoï  en 1877  entre dans une période de grande dépression ; il pense que la foi peut l’aider et rédige sa propre religion et ses principes. D’autres thèmes touchant à la vie du peuple russe  frappé par la famine le mène à « Que devons-nous faire ? » (1883) Il continuera à publier des livres jusqu’à la fin de ces jours (1910) sur les structures sociales de la  société russe.

A propos de son écriture, cette citation en donne une réalité :

« Quand on lit Dostoïevski, on croit entendre l’auteur haleter, en proie à une passion inavouable, quand on lit Tolstoï, on écoute le souffle régulier du marcheur qui avance sans se presser sur la grande route ».  Henri Troyat

Extrait d’Enfance

Chapitre II Maman

« Ma mère était assise dans le salon et versait le thé ; d’une main elle tenait la théière, de l’autre le robinet du samovar d’où l’eau coulait, débordant de la théière sur le plateau. Mais, quoiqu’elle regardât avec attention, elle ne s’en apercevait pas ; elle n’avait pas remarqué non plus notre arrivée.

Tant de souvenirs du passé surgissent lorsqu’on essaye de ressusciter en imagination les traits d’un être aimé qu’on voit ceux-ci confusément à travers ces souvenirs comme à travers des larmes. Ce sont les larmes… de l’imagination. Lorsque je m’efforce de me rappeler ma mère telle qu’elle était à cette époque, je vois seulement ses yeux marrons, qui exprimaient toujours la même bonté et le même amour, un grain de beauté qu’elle avait sur le cou, un peu plus bas que l’endroit où bouclaient de petits cheveux, son étroit col blanc orné de broderies, sa main sèche et tendre qui me caressait si souvent, que si souvent je baisais ; mais  l’expression d’ensemble m’échappe. »

Tolstoï a perdu sa mère la  comtesse née princesse Marie Volkonski à l’âge de deux ans, et son père le comte Illitch Tolstoï à l’âge de 9 ans. La littérature est d’abord pour le jeune Tolstoï un instrument d’auto-analyse et d’auto-détermination.

 

Pour en savoir plus sur le contexte historique de Guerre et Paix : une carte animée

http://www.histoirealacarte.com/demos/tome01/index.php

Sur la propriété IsnaIa Poliana, visite de la maison de Tolstoï  

http://www.russie.net/russie/yasnaia_poliana.htm

 

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21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 10:37

Poésie du Jeudi chez les Croqueurs de Mots, sur le thème du temps  pour Harmonie  

Marennes-Plage--4-.JPG

                                                                

  Les bancs sont prisonniers

Des chaînes d’or du mur

Prisonniers des jardins où le soleil se cache

Près de la forêt vierge

De la prairie étale

Du pont qui tourne à pic

Dans l’angle le plus droit

La boîte des nuages s’ouvre

Et tous les oiseaux blancs s’envolent à la fois

Tapis plus vert que l’eau plus doux que l’herbe

Plus amer à la bouche et plus plaisant à l’œil

Les arbres à genoux se baignent

L’air est calme et plein de sommeil

La lumière s’abat

Le jour perd ses pétales

Plus haut c’est tout d’un coup la nuit

Les regards entendus

Et le clignement des étoiles

Les signes

Par-dessus les toits

 

     (La Guitare endormie, in Plupart du temps, poèmes, 1915-1922)

 

 

Pierre Reverdy (1889-1960) Né à Narbonne, fait ses études à Toulouse, puis dans sa ville natale. En 1910, il  monte à Paris et se lie d’amitié avec  Picasso, Braque, Matisse, Max Jacob,  Guillaume , Apollinaire, et écrit des poèmes qui seront à l’origine du Surréalisme. « La Lucarne Ovale » 1916 « Les ardoises du toit » 1918, « La Guitare endormie » 1919, « Cœur de chêne » 1922, « Les Epaves du ciel », 1924.

Pour Pierre Reverdy, la nature de l’image poétique est l’association « du plus distant » au « plus réel ».En 1917, paraît le premier numéro de sa revue « Nord-Sud »titre inspiré par la ligne de métro reliant Montmartre à Montparnasse ouverte en 1910, à laquelle collabore les poètes du dadaïsme. puis du surréalisme. En 1926, il choisit Dieu et se retire près de l’abbaye de Solesmes, il a alors 37 ans et y reste jusqu’à sa mort, à 71 ans en 1960. Là sont nés ses plus beaux recueils, tels Sources du vent, Ferraille, Le Chant des morts..

Les poèmes de Pierre Reverdy expriment avec une rare densité, le drame de l’homme aux prises avec le temps et l’écran de ses sensations.

 

 

 

 

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17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 10:46
La complainte du progrès, composée en 1956, est une critique très drôle de la société de consommation.
De nouveaux objets au désign étudié garnissent les intérieurs ; rasoir, transistor, sèche-cheveux, lampadaire, cocotte-minute, téléhphone. En écho à cette chanson, Georges Pérec et son roman "Les choses", Jacques Tati et le film "playtime"
La société de consommation débute tout juste au début de la période des trente Glorieuses (1946-1975). Aujourd'hui,
notre univers est plus que jamais envahi par "les choses" !


"La complainte du progrès" Boris Vian.

Autrefois pour faire sa cour
On parlait d'amour
Pour mieux prouver son ardeur
On offrait son coeur
Aujourd'hui, c'est plus pareil
Ça change, ça change
Pour séduire le cher ange
On lui glisse à l'oreille
(Ah? Gudule!)

{Refrain 1:}
Viens m'embrasser
Et je te donnerai
Un frigidaire
Un joli scooter
Un atomixer
Et du Dunlopillo
Une cuisinière
Avec un four en verre
Des tas de couverts
Et des pell' à gâteaux

Une tourniquette
Pour fair' la vinaigrette
Un bel aérateur
Pour bouffer les odeurs

Des draps qui chauffent
Un pistolet à gaufres
Un avion pour deux
Et nous serons heureux

Autrefois s'il arrivait
Que l'on se querelle
L'air lugubre on s'en allait
En laissant la vaisselle
Aujourd'hui, que voulez-vous
La vie est si chère
On dit: rentre chez ta mère
Et l'on se garde tout
(Ah! Gudule)

{Refrain 2:}
Excuse-toi
Ou je reprends tout ça.
Mon frigidaire
Mon armoire à cuillères
Mon évier en fer
Et mon poêl' à mazout
Mon cire-godasses
Mon repasse-limaces
Mon tabouret à glace
Et mon chasse-filous

La tourniquette
A faire la vinaigrette
Le ratatine-ordures
Et le coupe-friture

Et si la belle
Se montre encore rebelles
On la fiche dehors
Pour confier son sort

{Coda:}
Au frigidaire
À l'efface-poussière
À la cuisinière
Au lit qu'est toujours fait
Au chauffe-savates
Au canon à patates
À l'éventre-tomates
À l'écorche-poulet

Mais très très vite
On reçoit la visite
D'une tendre petite
Qui vous offre son coeur

Alors on cède
Car il faut bien qu'on s'entraide
Et l'on vit comme ça
Jusqu'à la prochaine fois
 
 
 
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14 octobre 2010 4 14 /10 /octobre /2010 18:46

Poésie du Jeudi pour les Croqueurs de mots sur le thème du Temps proposé par Harmonie

 

Un  jour on démolira

ces beaux immeubles si modernes

on en cassera les carreaux

de plexiglas ou d’ultravitre

on démontera les fourneaux

construits à polytechnique

on sectionnera les antennes

collectives de télévision

on dévissera les ascenseurs

on anéantira les vide-ordures

on broiera les chauffoses

on pulvérisera les frigidons

quand ces immeubles vieilliront

du poids infini de la tristesse

des choses.

 

       Courir les rues , Gallimard, La Pleiade

 

 

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14 octobre 2010 4 14 /10 /octobre /2010 00:00






Tableau d'Edouard Munch (1863-1944)  "la danse de la vie"



Avec le temps de la vie

Une musique enchantée

Le cœur quand çà bat, c’est la joie d’aller

Chercher tout de suite, pas la peine de tarder

 

Avec le temps de l’amour

Une musique endiablée

Au détour d’un regard, surgit dans le noir

Entre ses mains, son sourire, ses serments

Attrape le cœur et vous tient un moment

 

Avec le temps de la mort

Une musique nostalgique

On n’oublie pas sa chanson, on n’oublie pas sa voix

Et l’on se sent romantique

Au souvenir d’autrefois

 

Alice

 


Consigne de Juliette pour Papier Libre

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9 octobre 2010 6 09 /10 /octobre /2010 14:40

rue-de-l-amitie-002.JPG

Tableau de Bernard Fleury, au  début des années 50

 

Cette vieille maison est située rue de l'Amitié, cette rue a aujourd'hui disparu.

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7 octobre 2010 4 07 /10 /octobre /2010 10:09

Poésie du Jeudi pour les Croqueurs de mots sur un thème libre d'Olivier de Vaux

 

bresil3-279.JPG 

 

Je ressemble au torrent dont la course rapide

Se dérobe à soi-même et s’enfuit loin de soi.

Je suis de l’univers le tyran et le roi

Et de tous les humains le père et l’homicide.

 

Les forces de Milon et les forces d’Alcide

Ont tenté vainement de s’opposer à moi.

Les superbes Césars ont fléchi sous ma loi,

Et je n’entreprends rien que le ciel ne me guide.

 

Tout cède à mon pouvoir par force ou par amour ;

La lune et le soleil font la nuit et le jour,

Afin d’entretenir ma puissance suprême.

 

Fils aîné de nature, et ministre du sort,

Je conduis dans le monde et la vie et la mort,

Et, comme le Phénix, je renais de moi-même.*

 

 

*Le mot de cette énigme est le Temps.

 

 

Charles Cotin souvent appelé l’abbé Cotin, est né et mort à Paris (1604-1682) est un homme d’Eglise et poète français.

 

L’énigme est le nom général de trois sortes d’amusements littéraires très goûtés à certaines époques : l’énigme proprement dite, la charade et le logogriphe. Tous les trois offrent un mot à deviner, mais ouvrent à l’esprit qui le cherche des voies différentes.

 

L’énigme définit l’objet même du mot proposé en termes obscurs qui, réunis, ne conviennent qu’à lui seul, mais dont chacun désigne en même temps un objet différent.

Ces jeux d’esprit eurent une telle vogue au XVIIe siècle, qu’on publia un "Recueil des énigmes de ce temps" (Paris, 1646 ; Lyon, 1648) ; l’abbé Cotin avait mérité le surnom de Père de l’Enigme.

 

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30 septembre 2010 4 30 /09 /septembre /2010 15:05

 

Poésie du Jeudi pour les Croqueurs de mots, thème libre proposé par Olivier de Vaux

 

Les  bouées à odeurs

Saint-Palais-2-015.JPG

 

Parfois le brouillard était si intense en mer,

« C’est alors qu’on songea, puisque le sens de la vue n’était point, en ce cas, utilisable,

à faire appel au sens de l’ouïe et qu’on inventa la sirène aux lugubres et avertisseurs meuglements.

Cet appareil ne donna point les résultats qu’on attendait de lui, car si puissante que soit la sirène, sa portée à des limites assez humbles.

Autre inconvénient de la sirène, même les plus exercés marins se trompent facilement sur la direction du son. A une certaine distance, ils font des erreurs d’estime qui vont jusqu’à 90 degrés.

Alors quoi ? L a vue et l’ouïe sont, dans bien des cas, au-dessous de leur mission.

D’autre part, les sens du toucher et du goût ne sauraient, dans une question de récifs, être de la moindre utilité. Reste le sens de l’odorat.

Personne jusqu’à présent, n’a songé à employer le nez pour flairer le roc prochain.

Et je proposai à l’administration compétente de créer des bouées à odeur pour parages dangereux.

Pourquoi donc pas ?

Voyez-vous d’ici le tableau une nuit noire, épaissie d’un brouillard compact. Pas un feu sur terre, pas une étoile au ciel.

Comme musique, le sifflement du vent dans les cordages, le fracas des vagues, le cri des femmes et des enfants.

Où sont-ils les pauvres matelots ! Dieu seul le sait et peut-être n’en est-il pas bien sûr.

Tout à coup le capitaine a reniflé par N.-N.-O. un puissant relent de vieux roquefort et par S.-E. une fine odeur de verveine.

Il consulte sa carte et reconnaît sa position. Sauvés merci, mon Dieu.

Il manœuvre en conséquence, et une heure après, le navire est au port ; tout le monde, matelots et passagers, entonnent, les uns des hymnes de grâce, les autres, des grogs bien chauds.

Malheureusement, tout cela n’est qu’un rêve.

La routine, la hideuse routine est là qui veille, barrière à toute idée neuve, à tout progrès, à tout salut !

L’administration des Phares n’accusa même pas réception de son projet de smell-buoy.

-         Est-il  trop tard ? Interroge le Chat

-         Piquant mon fard, je me hasarde à suggérer l’odeur du Gruyère (chère à la marine suisse) pour indiquer sur la côte quelques trous pouvant abriter nos navires en détresse. Enfin faisant allusion au Pourquoi-pas (réponse bateau à vos possibles interrogations ou susceptibilités) je propose de parfumer les bouées au Brie (de l’or !) ou au fromage de Hollande pour retrouver le PS (PORT SALUT)

-         C’est malin !!! gloussa Absinthe.

-         Eh ! Dame… Edam (faut tout vous dire !)

 

 

 Petite fable express

 

 Le châtiment de la cuisson appliqué aux imposteurs  

  Chaque fois que les gens découvrent son mensonge

Le châtiment lui vient, par la colère accru

« Je suis cuit, je suis cuit » gémit-il comme en songe

Moralité

Le menteur n’est jamais cru.

 

   

Citation

   Les pommes de terre cuites sont tellement plus faciles à digérer que les pommes en terre cuite !

                                                

 

 

  Alphonse ALLAIS  (1854-1905)

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25 septembre 2010 6 25 /09 /septembre /2010 17:29

 

 

Il n’y a pas de lumière pour éclairer le chemin,

 l’obscur du monde envahit la place

comme un arbre sans racines

Je me déplace dans l’opacité de moi-même

cette plongée dans l’ombre aiguise les sens

J’écoute la nuit , les battements de mon âme

Remontent les frayeurs, les songes.

 

Je quitte le noir pour aller vers des contrées incertaines emplies d’espoir

La pensée du dedans jaillit à mon insu

S’imposent les faiblesses et  les forces

Un  espoir de splendeur des jours 

 non pas les rétrécissements de la vie contenue

par les diktats de la société, 

 un au-delà de la pensée et de l’acte.

 

Les étoiles sont là,  il faut savoir se diriger sans soleil, sans lune,

dans les incertitudes  Les doutes, les frayeurs

Rétablir le sens des choses, repérer le dépouillement de la langue, c’est aller à l’être

le ciel de la nuit a ses  chemins,  myriade de lumières

Comme dans la vie, il y a une multitude de repères,

de voies possibles, d’impossibles,

aller de l’un à l’autre dans l’obscurité.

                                      

 

 

Alice -    Septembre 2010

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25 septembre 2010 6 25 /09 /septembre /2010 08:32

 

  

Proposition de Juliette pour Papier Libre

 

 Une nuit où la lune ne s’est pas levée, j’étais bien embêté !

Il s’agit d’un phénomène céleste assez rare, mais pas inévitable. A priori, un dysfonctionnement de la machine appelée « le lanceur de disque de lune » très compliquée d'accès ?

 Pour réparer cet incident technique, je me suis muni d’un tournevis et d’un marteau,  c'était tout simplement une vis coincée par une étoile filante, égarée dans le roulement sidéral. Rien de grave :

 J’ai remis un peu de lumière prélevée au soleil dans les rouages. Dans le manuel d’entretien, il est conseillé de changer les filtres, filtre de brume, filtre du vent… j’ai tout vérifié, ils ne sont ni noircis, ni ennuagés ni surétoilés.  Le jour se lève maintenant, j'attends ce soir pour un nouvel essai dans le champs.

Pendant ce temps, à l'autre bout de la terre, dans la station de lancement du soleil, les techniciens sont très affairés à lustrer la machine  ils entament le compte à rebours sur un vieil air de clarinette, pour le prochain jet du soleil.

 

 

                                                                                                     Alice -Septembre 2010

 

 

 

 

 

 

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