Pour sa 4ème édition, les Poétiques de Saumur se sont installées à nouveau dans le Jardin des Plantes de la ville.
Les Poétiques, c'est la rencontre avec des éditeurs indépendants venus de toute la France, l'écoute de deux lectures, celle de Marie-Céline Siffert "Monsieur en extase sur la couverture" édition Jacques Brémond , et celle d'Emmanuel Adely "Cinq suites pour violence sexuelle" éditions Argol, ces deux lectures "musclées" nous font entrer dans l'écriture contemporaine loin des fioritures, les textes vont droit au but pour exprimer le souffle de la vie pour Marie-Céline Siffert et un décryptage linguistique des discours de Nicolas Sarkozy pour Emmanuel Adely, édifiant !
Une surprise parmi d'autres offerte par les Poétiques, ce sont les anj'ôleurs de la Comédie des Anges, Ils jaillissent d'un battement d'ailes, et nous plongent sous le charme d'une lecture d'un poème chuchoté dans le creux de l'oreille, J'ai écouté ainsi, un poème d'Adonis, les yeux bandés, l'éffet est saisissant, charme, trouble et déconcerte !
A la présence des éditeurs (Jacques Brémond, Jacques Josse entre autres) se joignent les éditeurs de revues poétiques que nous avons peu l'occasion de rencontrer; Camille Loivier pour Neige d'Aout, N4728 la revue poétique angevine, Ce qui secret, Du nerf
Touchée par l'expositon photographique de Michel Durigneux, une très belle série de portraits noir et blanc retracant la venue de tous les écrivains invités par l'association Littérature et Poétiques. Un témoignage visuel très vivant de ces auteurs que nous avons écoutés depuis 2006.
L'après-midi du dimanche fut marquée par la lecture de Jacques Bonnaffé d'extraits de "Sermons Joyeux" de Jean-Pierre Siméon
Avec tout son grand talent d'acteur, Jacques Bonnaffé nous a bousculé, déstabilisé, en prononçant ces harangues. De manière très conviviale et très proche du public, Jean-Pierre Siméon est venu après la lecture, discuter avec l'assemblée. Sa pensée est ample il la développe sans hésiter à l'image de ces "sermons joyeux". Cet homme, écrivain pour le théâtre s'adresse à nous, et là, le miracle se réalise, il parle à chacun d'entre nous ! Dans sa conversation avec la complicité de Jacques Bonaffé, il développe ses idées qui le(nous) préoccupent: l'utilisation de la langue. Aujourd'hui,"On n'a plus de langue autonome, de pensées de la nuance, de pensées fines, on a la langue des médias, avec la justesse de la pensée, on a une justesse de la langue" "Trois vers d'un poème nous réhausse, nous rasemble devant la langue" Puis, il nous parle d'un sermon lu sur le jeunisme, où il met en scène l'idéalisation de la jeunesse par la société, écartant volontiers "les vieux" soit la négation de la densité de la vie qui est jusqu'à la mort. Ainsi Jean-Pierre Siméon attirent notre attention sur des sujets de société, et notre manière de vivre. Il nous invite à rêver autour du poème, investir le "dire", pour" être".
L'association Littérature et Poétiques sur une proposition d'Albane Gellé et de Patrick Cahuzac, avec le soutien de la librairie Le livre à venir organisent ce beau festival accompagnés des bénévoles.