Toute maison comporte, entre plafonds et toit, sa nef profane sur la longueur totale de ses pièces. Lorsque l’homme en pousse la porte, la lumière entre avec lui. La vastitude l’en étonne. Quelques pierres noircies au fond signalent les murs de l’âtre.
Allongé sur la poutre de l’A, il poursuit volontiers un songe à la gloire du charpentier. Au défaut de ce firmament brillent cent étoiles de jour. Du fond de la cale aérienne, il écoute les vagues du vent battre les flancs de tuile rose ou ruisseler par le zinc.
A l’intérieur, à peine frémissent quelque hamacs de toiles fine, voilettes pierreuses d’araignées, qui s’enroulent autour du doigt comme autour des visages d’automobilistes jadis aux temps héroïques du sport.
Marc filtré de la pluie aux tuiles, une poudre assez précieuse s’y dépose sur tous objets.
C’est là, loin du sol avide, que l’homme entrepose le grain pour l’usage contraire à germer. Séchez, distinctes et rassies, idées dès lors sans conséquences pour la terre dont vous naquîtes. Permettez plutôt la farine et ses banales statues grises, au sortir du four adorées.
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